27 avril 2008

Doriot au pilori - le prix de l'arrogance montreusienne?

Dans le douloureux épisode de "l'affaire Doriot", il est quelques questions que Pâté froid se pose, relativement à l'étendue de l'étalage qu'en fait la presse régionale et, surtout, à la vigueur de celui-ci. Un point est toutefois incontestable, c'est un choc politique pour la commune de Montreux, si souvent enviée pour son insolente réussite, source d'une arrogance décriée par ses pairs.

Mais faut-il pour autant saisir l'occasion pour jeter en pâture un édile qui aurait fauté ? Faut-il donc, photo à l'appui, accabler une personne à ce point, alors que pour l'instant seuls des faits troublants et étrangement proches les uns des autres sont versés au dossier. D'accord, Pâté froid admet qu'il est fort probable que bon nombre de ces faits convergent vers une corruption. Mais jusqu'à que celle-ci soit bel et bien confirmée par les résultats de l'enquête, il n'y pas de raison majeure à déployer tant de "hargne".

A l'évidence, même si le journal "Le Régional" a voulu informer et donner la parole au principal concerné - et c'est là la moindre des choses - les premiers articles parus ont contribué à ce que les citoyens se forgent à l'idée que le Municipal incriminé est un filou de première et qu'il faut absolument, question d'hygiène publique, le crier sur les toits.

En réalité, la lecture de ces articles fait émerger de forts ressentiments à l'égard de la politique (urbanistique?) des autorités; c'est cet aspect qui paraît donner une vigueur excessive aux articles. On a comme l'impression que la faille aujourd'hui apparue était le signal tant attendu pour déverser un fiel si souvent retenu. Et allez ... on se lâche et on force le trait s'il le faut. Mon Dieu, quel bien cela fait!

Dans cette malheureuse affaire, il semble que la critique à visée personnelle, au sens de la personne concernée, et la critique de la politique conduite par les autorités montreusiennes ne fassent qu'une. De là est né le malaise ressenti par Pâté froid. Le citoyen serait bien avisé de prendre soin de séparer ces deux choses, même si elles sont étroitement liées. Est-ce la politique de la Municipalité qui a poussé un élu à la faute ou est-ce l'élu qui a en quelque sorte manipulé ses collègues Municipaux?

Quoi qu'il en soit, personne ne sortira blanc de cette histoire, en tout cas pas la politique montreusienne. C'est peut-être elle qui devrait être clouée au pilori !

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7 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Dans cette affaire, je ne fais QUE mon métier et ne rempli que mes devoirs de journaliste. Dont les premiers sont informer et rechercher la vérité. Il y a une enquête pénale en cours. Or, du côté des autorités, la loi du silence règne, du côté de la justice, c’est le secret de l’enquête. Pourtant du côté de la population et de la classe politique, il y a un immense besoin de savoir, de comprendre. Heureusement que la presse fait son travail et remplit son devoir.
Pour ma part, j’enquête, me contentant «d’aligner des faits dument vérifiés», comme le relevait l’illustre éditorialiste Jacques Pilet dans sa chronique de l’Hebdo qu’il a consacrée à notre travail d’investigation (que je vous invite à lire d’ailleurs sur son blog : http://pilet.typepad.com/jacques_pilet/2008/04/la-cit-opulente.html), ceci sans faire pour l’heure AUCUN commentaire, ni tirer aucune conclusion. Contrairement à vous : « D'accord, Pâté froid admet QU'IL EST FORT PROBABLE que bon nombre de ces faits convergent vers une corruption »... En voilà une conclusion pour la moins osée... Première incohérence dans vos propos...
Moi, je n’ai parlé que d’indices, précisément ces indices sur lesquels le juge m’a confirmé s’être appuyé pour procéder à cette double inculpation. Et j’ai chaque semaine rappelé que la présomption d’innocence demeurait, ce que vous omettez soigneusement de faire...
Et puis, comment pourrais-je en faire une affaire personnelle alors que je ne connais pas ce monsieur? C’est juste que, ne vous en déplaise, il y a un réel intérêt public à publier les infos que je découvre au fur et à mesure que mon enquête avance. Et encore, je n’ai de loin pas tout dit, et des choses bien plus glauques encore... que je m’interdis d’écrire, justement par respect de la sphère privée.
Peut-être êtes-vous ami de cet édile pour que cela vous touche à tel point. Mais je n’ai cloué personne au pilori, ni jeté quiconque en pâture, ni crié quoi que ce soit sur les toits hormis des FAITS relatif à une enquête pénale en cours, je le répète, SANS COMMENTAIRE, ni aucune hargne.
Où ai-je «forcé le trait»? Est-ce moi qui ai inventé le fait que cet homme soit critiqué en ville, pour son arrogance, son train de vie, etc? Je ne fais que dire la vérité. Et je ne fais qu’appliquer cette autre règle base du métier : exercer un regard critique sur la vie locale, et mettre en perspective, décrire le contexte dans lequel tout cela survient, la flambée immobilière, les projets controversés, etc. Et tout ça, le métier de journaliste consiste aussi à le dire, puisque je suis un observateur de la vie locale et que mon DEVOIR est d’en rendre compte et d’en témoigner objectivement, sous toutes ses facettes, sans complaisance, ni hargne.
Quel bien cela me fait, croyez vous? Vous croyez vraiment que je prends mon pied à faire ça? Si oui, alors vous faite fausse route, totalement. Sachez que je ferai volontiers autre chose de mon temps et que je ne tire aucun plaisir ou jouissance à ce genre d’enquête. Bien au contraire, tant cela me demande du travail, des heures de travail, j’y passe mes week end, mes soirées, depuis 4 semaines, sur une enquête difficile, compliquée, à plus d’un titre. Il y a d’abord l’aspect pénal et technique, où il faut vérifier des éléments, creuser, fouiller, éclairer le lecteur, détailler le code pénal, explorer la jurisprudence, rassembler les éléments du puzzle, avant de mettre en forme. Et tout ça, croyez moi, c’est compliqué pour moi qui aurait volontiers autre chose à faire. Et puis il y a l’aspect humain, sur lequel, je répète, je n’ai pas tout écrit, avec des éléments très très glauques... Bref, c’est lourd, très lourd...
Ceci dit, vous me voyez surpris de lire votre conclusion, par laquelle vous appelez vous même à «clouer au pilori l’ensemble de la politique montreusienne» alors que c’est justement l’amalgame que vous semblez me reprochez de faire, entre l’affaire Doriot et toute la classe politique. Seconde incohérence dans vos propos...
Mais je sais que vous faites partie de ceux qui ne m’aiment pas et je m’en accommode sans aucun problème, car un journaliste n’a pour vocation de plaire à tout le monde... Vous m’avez même prêté des intentions peu avouables dans le dossier du château de l’Aile, affirmant, sans aucune vérification, que j’y habitais. Et «allez, on force le trait, on se lâche, Mon Dieu, quel bien cela a du vous faire» à l’époque, pas vrai : quel salaud ce Noyer, voilà pourquoi il fait tous ces articles, c’est juste pour défendre ses propres intérêts, puisqu’il habite dans le château. «Ce journaliste n’a décidément aucune éthique, aucune déontologie », avez-vous du penser, sans même vérifier, j’insiste... Et vous avez lâché ça en «pâture», vous m’avez «cloué au pilori», bref, tout ce que vous me reprochez de faire aujourd’hui. Troisième incohérence dans vos propos...
Ajouté à votre grand courage de commentateur anonyme, tout ceci est assez pathétique, je dois l’avouer...
Ceci dit, merci d’exister, car c’est dans la critique que j’évolue et c’est la critique qui me permet de me remettre en question. Car, comme l’écrit le poète William Blake, «qui te bénit te ramollit, qui te maudit te redresse ».

15:05  
Anonymous Anonyme said...

Beau plaidoyer, quoi qu'un peu défensif... Pour ma part, j'apprécie le travail de Serge Noyer. D'autant plus qu'il est hélas assez rare de lire des enquêtes fouillées et critiques depuis qu'Edipresse "gère" l'information régionale. Les blogs tel celui de Pâté Froid sont tout aussi vitaux pour alimenter le débat et voir les choses autrement. La critique est un élément essentiel de notre démocratie, aussi au niveau local! Je vous conseille aussi le texte de Jacques Pilet sur Montreux, commune qu'il connaît assez bien pour aiguiser sa plume et oser une critique pointue.

L'anonymat de Pâté Froid ne me dérange pas, même si beaucoup de gens sont apparemment convaincus que c'est moi... de qui est naturellement faux, n'est-ce pas Pâté Froid? Mais cet anonymat met un peu de mystère derrière ces interventions, ce que je trouve amusant.

17:32  
Blogger Pâtéfroid said...

Votre réaction, Monsieur Noyer, demande à ce que Pâté froid apporte quelques explications complémentaires qu'il a à coeur de rendre claires mais également rassurantes

Premièrement, il est indispensable de vous répondre à la première personne pour que vous sachiez que derrière Pâté froid se cache un individu adulte et responsable qui a pour souci ni de fuir, ni de se défiler.

Ensuite, je n'ai jamais dis que je ne vous aimais pas. Vous avez certainement dû avoir ce sentiment à la lecture de mon billet relatif au Château de l'Aile qui vous mettait effectivement en cause directement. Cela dit, j'ai immédiatement corrigé ce billet et fait mon mea culpa lorsque j'ai constaté mon erreur. Ce dernier est encore présent sur mon blog (http://patefroid.blogspot.com/2007/06/la-poutre.html). Je vous y adresse mes plates excuses et mes regrets sincères pour cette faute. Je les réitère aujourd'hui. Dire que je ne vous aime pas alors que je ne vous connais pas ... ce serait bien de la bêtise de ma part !

En ce qui concerne mon billet suscitant votre commentaire, mon envie n'était pas du tout de faire une attaque en règle du travail journalistique que vous faites, je désirais simplement soulever l'attention sur un principe, aujourd'hui bien ancré dans nos comportements, qui est d'avoir tendance à fustiger une personne sans attendre et à tirer bien souvent des conclusions hâtives. En plus de ce je connaissais de ce dossier, je me suis basé, au moment de la rédaction de se billet, sur ce que j'ai pu lire et entendre. Je pensais en toute bonne foi qu'il pouvait s'agir, dans ces articles, de quelque conclusion hâtive. Il est clair qu'à la lumière de ce que vous publiez dans votre édition de jeudi dernier et de ce que vous formulez dans votre commentaire sur mon blog, je ne peux qu'admettre que mon billet vous paraisse totalement déplacé et injuste envers vous.

Je comprends votre colère. Mais j'aimerais vous assurer que les termes durs que j'ai utilisés ne vous étaient en aucun cas destinés. Ils visaient les langues qui se délient lorsque "le suspect" a un genou à terre (ce que j'appelle la faille), les politiques qui ne bougent pas, alors que toute cette affaire sent le roussi ... j'aurais effectivement dû formuler de cette manière: "On a comme l'impression que la faille aujourd'hui apparue était le signal tant attendu par les Montreusiens pour déverser un fiel si souvent retenu. Et allez ... on se lâche et on force le trait s'il le faut. Mon Dieu, quel bien cela fait!", ce qui change la donne car, dans mon esprit, au moment où je rédige, ce sont les Montreusiens qui clouent au pilori cet élu, par ailleurs que je ne connais pas donc duquel je ne suis pas ami, et qui font preuve de hargne. Doriot paie pour tous les politiques de la ville, tous partis confondus, Conseillers communaux comme Municipaux. C'est une véritable marmite dont le couvercle a sauté !

Vous affirmez qu'être commentateur anonyme est une preuve de manque de courage ... en quelque sorte que je suis lâche! Ce qui serait lâche et pathétique, Monsieur Noyer, ce serait de ne pas répondre à votre commentaire. Je suis peut-être maladroit, mais lâche en tout cas pas.

Pour terminer, sachez que j'ai beaucoup de respect pour votre travail, car il le mérite. Et je citerai pour ma part Alexandre le Grand qui a dit « tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort ». Ma prochaine bière, je la boirai à votre santé et je souhaite que vous en fassiez de même.

Sans rancune !
Pâté froid

08:37  
Blogger Pâtéfroid said...

Encore une précision à tous ceux qui le pensent ... Derrière Pâté froid ne se cache pas Pascal Nicollier!

Voilà donc Monsieur Nicollier assuré maintenant de ne plus être soupçonné!

15:54  
Blogger Jérôme Christen said...

Pas sûr que ce ne soit pas Pascal Nicollier! Il peut très bien faire les questions et les réponses... Mais tant que Pâté Froid ne sortira pas du bois, on soupçonnera plus personnes de l'être. Ce qui est un honneur dont je n'ai d'ailleurs pas été gratifié.

00:07  
Anonymous Anonyme said...

Si mon «plaidoyer» est un peu «défensif», Monsieur Nicollier, c’est parce que cela fait maintenant 4 ans que j’entends les mêmes remarques dénigrantes au sujet de mon travail. Je ne serai qu’un « dangereux gauchiste, un écolo extrémiste, un révolutionnaire », et j’en passe, et des meilleures... Et, quel que soit le dossier sur lequel j’enquête - abattoirs, ex syndic de Vevey, remontées mécaniques des Pléiades, Hôtel de Ville de Montreux, compostière, château de l’Aile, etc - tout serait de la faute du grand méchant Régional, qui salit l’image de cette belle région, qui s’acharne sur les élus, etc, etc..C’est la tradition médiévale du messager qui venait juste annoncer la mauvaise nouvelle, mais que le roi faisait guillotiner...
Jusqu’à maintenant, je n’ai jamais réagi publiquement, dans le souci de prendre un peu de hauteur, mais au bout d’un moment, cela devient fatiguant d’entendre ce refrain de la part de l’intelligentsia bien pensante et volontiers donneuse de leçons que vous incarnez à merveille, Pathé froid. Dès lors, j’ai estimé qu’il était temps d’exprimer ma vérité. Merci de l’avoir entendue.

10:18  
Blogger Pâtéfroid said...

Avec mes excuses Monsieur Noyer, mais je ne résiste pas ...

Quand vous écrivez Pathé froid au lieu de Pâté froid, est-ce pour incinuer que je fais mon cinéma ?

Plus sérieusement, je crois que nous nous sommes compris et je me réjouis que vous ayez pu vous exprimer.

10:44  

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