03 août 2010

Général-Guisan, nouveau ghetto social

Une politique d'intégration peut se mener de plusieurs manières. Celle adoptée par la Municipalité de Vevey pour l'Avenue Général-Guisan ne s'approche franchement pas du chemin du succès.

Prenez l'article paru hier, 3 août 2010, dans le quotidien 24 Heures et lisez l'explication que donne le syndic Laurent Ballif. Premier constat; A nouveau, la municipalité parle d'un projet sans contenu ni substance. Une maison de quartier qui ouvrira en automne (c'est-à-dire demain)? oui, très bien, bravo, belle ambition! Pour y mettre quoi? 

"Nous avons plusieurs pistes." dit le syndic, ajoutant (au conditionnel s'il-vous-plaît!) qu'"Elle pourrait permettre aux habitants d'organiser des fêtes, des manifestations ou des cours. Nous réfléchissons aussi à la possibilité d'organiser des activités pour les 10-14 ans. Ou encore un café social pour les requérants d'asile, très présents dans le quartier"

Alors là, Pâté froid en reste coi! Si créer ce "machin" ce n'est pas créer un nouveau ghetto social, qu'est-ce donc?

Non, ce n'est pas en favorisant le regroupement de personnes de même statut social que leur intégration sera meilleure et réussie. Créer un café social, tel que vu par la municipalité, c'est au contraire mettre leur "différence" en évidence et leur ôter une chance d'élargir leur vue vers d'autres horizons. Les remèdes sont pires que les maux. Une bonne intégration s'opère par la mixité (sociale justement) de la population qui habite un quartier. Cette mixité agit ainsi par émulation et crée une véritable dynamique. Là est le défi de ces prochaines années pour ce quartier au surnom péjoratif.

Pour revenir à l'un des remèdes, pourquoi ne pas permettre aux jeunes de 10-14 ans de participer à des activités déjà organisées sur tout le territoire de la Ville (p. ex par la gratuité de leur accès ou par un soutien financier pour les inscriptions), plutôt que de les organiser spécifiquement pour eux? Ne serait-ce pas mieux ciblé, plus intégrateur?

Avec ce projet, la municipalité montre son complet désarroi devant l'une des conséquences de sa politique sociale qu'elle a été incapable de mesurer. Elle qui pourtant se targue de maîtriser le sujet, pas sûr que même dans les rangs de la gauche cela ne grince pas des dents!

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6 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Commentaire partie 1

Voici ce que la Municipalité a communiqué au Conseil communal du mois de juin.

"A de nombreuses reprises, que ce soit dans les derniers rapports de gestion ou lors de séances de la Commission des activités interculturelles, les conseillers communaux ont été informés du projet d’ouverture d’une maison de quartier à Général Guisan. Cette dernière a été fortement sollicitée par les habitants lors de la démarche participative ayant conduit à la mise en place du projet urbain "Général Guisan".

Aujourd’hui, la Municipalité a le plaisir de vous informer que des locaux ont été trouvés.

Ces derniers, d’une surface totale de 192 m2 et répartis en plusieurs salles, y compris des sanitaires, présentent l’avantage de se situer au centre du quartier et de pouvoir être utilisables très rapidement. Ils sont occupés jusqu’à présent par l’« Eglise des Saints des derniers jours (Mormons) », et cette organisation, en possession d’un bail qui court jusqu’à fin 2010, serait prête à libérer les locaux de suite. Afin d’offrir un dégagement devant l’entrée des locaux, il est prévu d’y joindre les quatre places de parc situées devant la porte pour en faire un espace propre à la maison de quartier.

Le groupe de conduite du « Projet urbain Général Guisan », afin de poser un cadre clair et diminuer ainsi les éventuelles nuisances propres à l’utilisation de ces locaux et offrir ainsi une garantie pour une cohabitation la plus sereine possible avec les voisins directs, a élaboré une charte et un règlement d’utilisation pour cette future maison de quartier. Ces deux documents, feront partie intégrante du bail à signer.

Afin de garantir un encadrement des diverses activités prévues dans ce lieu, mais pour avoir également une présence plus importante dans le quartier afin de donner une nouvelle impulsion au projet global, le groupe de conduite du projet a proposé la création d’un poste d’animateur/responsable pour la maison de quartier à un taux de 0.5 EPT, poste rattaché à la Direction des Affaires sociales et familiales.

14:42  
Anonymous Anonyme said...

Commentaire partie 2

Dans le but de permettre l’engagement de ressources humaines supsupplémentaires, afin d’approfondir la dimension participative et communautaire de notre action, le COPIL réunissant les différents services fédéraux concernés par les projets urbains a décidé d’attribuer CHF 50'000.-- supplémentaires à notre projet pour les deux prochaines années, soit CHF 25'000.-- par an. Il n’y a pas d’incidences budgétaires pour l’exercice 2010.

Considérant le caractère participatif du Projet urbain et des activités communautaires envisagées dans le cadre de future maison de quartier, une implication importante de l’association de quartier est souhaitable. Une collaboration de plus en plus proche entre les services de la commune et cette association est souhaitée avec l’objectif qu’à terme, soit au moment de la pérennisation du bail, la maison de quartier soit gérée entièrement par cette association, avec un subventionnement communal en conséquence. De ce fait, un représentant de l’AVO sera proposé au sein du Copil « Projet urbain Général Guisan », présidé par M. Lionel Girardin, municipal.

Dans le but de créer un régulateur social ou amortisseur de tensions qui peuvent émerger face aux requérant d’asile déboutés logeant aux centre d’accueil d’urgence de l’EVAM*, sis au bout de l’avenue Général Guisan, les locaux de la Maison de quartier de Général Guisan seront ouverts à certaines heures pour cette population. Ceci permettra de concrétiser le projet de structure « passe-temps » en faveur de cette population, prévu depuis 2008, tout en présentant l’avantage de rationaliser les coûts et d’optimiser l’utilisation des infrastructures en question. La Direction des Affaires sociales et familiales prévoit également d’y installer un « cybercafé »
en collaboration avec l’association JOKER. Cette association a comme objectif de permettre chaque année à 200 seniors, personnes défavorisées et jeunes en formation d'avoir accès à un ordinateur et à Internet, d'une manière simple et très accessible financièrement. A cet effet, elle installe également des centres relais, dans lesquelles sont dispensés des formations sur l’utilisation de ces outils.

L’ouverture de cette maison de quartier et prévue durant le dernier trimestre 2010."

Lionel Girardin, municipal.

14:42  
Blogger Pâtéfroid said...

Merci d'avoir enrichi le débat, Monsieur Girardin.

Vous imaginez bien que vos commentaires en appellent un autre.

Partant du regard du citoyen "lambda" pour qui la politique est là juste pour administrer et qui ne donne son avis que quand on lui le demande, s'il le fait, partant de ce regard donc, que lui donne-t-on à manger? Avec pour seul bagage l'article paru dans l'édition du 3 août, reconnaissez que la réaction de Pâté froid est logique.

Et de poser une question:

Qui de la Municipalité ou du journaliste a mal fait son travail? Car, nom de sort, soit la Municipalité a donné des informations trop laconiques qui ne permettaient pas d'appréhender le problème de manière complète, soit le journaliste avaient ces informations complètes et ainsi fait un raccourci vraiment exagéré qui ne reflète pas la réalité des informations à sa disposition.

Les deux cas méritent un blâme, mais s'il s'agit du second, un correctif de la Municipalité apportant les précisions nécessaires est indispensable.

Cela dit. Pâté froid reste sur son point de vue, le risque de ghetto social est réel.

08:47  
Anonymous Anonyme said...

Cher Paté Froid,

le journaliste possède depuis le mois de juin, la communication au Conseil communal que je me suis permis de reproduire au sein des commentaires de votre blog. L'interprétation qu'il en a fait lui appartient. Mais, il est vrai qu'un rectificatif s'impose. Je profiterai de l'occasion pour dissiper les doutes/les craintes sur le risque de ghetto.

Dans tout les cas, vous êtes déjà invité à l'inauguration de cette nouvelle maison de quartier.

Lionel Girardin

17:11  
Anonymous Jérôme Christen said...

Depuis quand s'appuie-t-on sur un article de presse pour envoyer une volée de bois vert à la Municipalité plutôt que s'assurer de la véracité et de la l'exhaustivité des informations publiées? Chacun sait que les journalistes ont toujours moins d'espace à diposition et qu'une synthèse parfaite est un exercice difficile. Paté froid n'est pas un citoyen lambda et il n'était pas compliqué pour lui de faire une recherche sur internet ou sur le site de la commune de Vevey. En cas d'échec ou pour gagner du temps,
rien de ne l'empêchait de s'adresser aux Service des affaires sociales et familiales pour compléter son information.
Tout le monde peut faire une erreur et agir dans la précipitation, mais il faut savoir le reconnaître plutôt que s'en prendre à la manière de communiquer de la Municipalité (encore une fois sans se renseigner exactement sur ce qui a été fait) ou au journaliste de 24 heures. S'il blâme il faut distribuer, Paté Froid doit en être le premier bénéficiaire.
Voilà pour la forme. Sur le fond, l'interrogation de Paté Froid sur le risque de ghetto social ne peut-être écarté d'emblée. Tout dépendra du degré d'ouverture de la maison de quartier et du type activités qui s'y dérouleront.

20:56  
Anonymous Jérôme Christen said...

Depuis quand s'appuie-t-on sur un article de presse pour envoyer une volée de bois vert à la Municipalité plutôt que s'assurer de la véracité et de la l'exhaustivité des informations publiées? Chacun sait que les journalistes ont toujours moins d'espace à diposition et qu'une synthèse parfaite est un exercice difficile. Paté froid n'est pas un citoyen lambda et il n'était pas compliqué pour lui de faire une recherche sur internet ou sur le site de la commune de Vevey. En cas d'échec ou pour gagner du temps,
rien de ne l'empêchait de s'adresser aux Service des affaires sociales et familiales pour compléter son information.
Tout le monde peut faire une erreur et agir dans la précipitation, mais il faut savoir le reconnaître plutôt que s'en prendre à la manière de communiquer de la Municipalité (encore une fois sans se renseigner exactement sur ce qui a été fait) ou au journaliste de 24 heures. S'il blâme il faut distribuer, Paté Froid doit en être le premier bénéficiaire.
Voilà pour la forme. Sur le fond, l'interrogation de Paté Froid sur le risque de ghetto social ne peut-être écarté d'emblée. Tout dépendra du degré d'ouverture de la maison de quartier et du type activités qui s'y dérouleront.

20:57  

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