Le projet du parking sous la Place du Marché va-t-il plomber l'ambiance ou les finances de cette législature?
Si, comme on s'y attendait, Jérôme Christen s'est rapidement démarqué de ses collègues, on aura pu être surpris que cela soit à ce sujet. Rappelez-vous, c'était au mois de novembre dernier dans les colonnes du 24Heures. Il serait amusant de savoir, juste pour la fine bouche, s'il avait concerté "sa base" avant ces déclarations! Mais laissons là la médisance. Pâté froid l'attendait sur ce dossier, il n'est pas déçu.
Quelles répercussions cette prise de position peut-elle avoir? Positives, puisqu'elle alimente le débat politique et les partis se voient obligés de marquer leur territoire. Négatives, parce qu'elle focalise l'attention du citoyen sur cette Place du Marché et occulte les autres dossiers en cours.
Nous avons donc eu droit depuis lors à moult écrits divers et variés, mais jamais à une ou des propositions concrètes. Jusqu'à la semaine dernière, avec l'apparition de deux lettres de lecteurs dans le Régional et dans le 24Heures. La première est signée Pascal Nicollier (Vevey Libre!) et la seconde Eric Gavin (Socialiste). Joli chassé-croisé entre les deux mais, au final, seul Pascal Nicollier paraît donner des signes de réflexion alors qu'Eric Gavin s'en tient au programme de campagne des socialistes, ni plus ni moins.
Or, l'idée de Nicollier de régler tout d'abord la question de la circulation est juste, car elle prend le problème plus en amont. A quoi bon faire un beau parking si, pour y accèder comme pour en repartir, cela devient une gageure. L'argumentaire par contre est un peu idéaliste. La démarche participative (on demande l'avis à tout le monde pour être complètement sûr de ne pas se tromper) proposée dans son exposé n'est pas la bonne méthode, pas à ce stade du projet. Pour deux raisons.
La première est que le projet risque de s'enliser dans les méandres de la consultation consultative de la population et des commerçants et donc, finalement, de se retrouver dans un tiroir, suffisamment vaste pour y rester quelques décades. Le sujet est complexe et mérite d'être étudié précisément et vulgarisé afin de paraître digeste pour le commun des mortels.
La seconde découle de la première. Les politiques doivent prendre leur responsabilité d'élus et faire tout le travail de préparation et de persuasion, selon leur conviction, auprès de la population. S'ils ont été élus, c'est bien parce que le peuple leur délègue des compétences non? Dans cette manière de faire de la consultation une panacée, les élus reportent cette responsabilité et la population l'endosse sans mot dire. Et si le projet n'abouti pas ... elle ne s'en prendra qu'à elle-même, persuadée qu'elle sera que les politiques auront fait leur boulot.
La solution passe effectivement par une concertation, mais politique. Ce sont les partis qui doivent se mettre autour d'une table (en particulier leurs représentants municipaux), qui doivent faire des propositions réalistes, cohérentes et viables pour Vevey, sans donner mandat pour une étude qui déterminera si la dernière étude tenait bien compte de tous les facteurs détaillés dans l'étude précédente qui, elle, est si vieille que même le doyen ou la doyenne des veveysans ne s'en souvient plus. A lire le 24Heures du 26 janvier, on n'en est pas loin.
Mais, aujourd'hui, au vu de la force de frappe de la droite, Radicaux en tête, les Socialistes ont un certain avenir, pour ne pas dire un avenir certain, et ont une chance de faire passer leur point de vue. Le conseiller communal veveysan de demain devra voter un plafond d'emprunt à 200 mio ... et c'est de l'optimisme !
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