30 mars 2008

David Corsier vs Goliath Serono

Depuis quelques semaines le microcosme politique est agité par l'affaire de l'extension de l'usine Merck-Serono à Fenil-sur-Corsier. Mais pourquoi autant de bruit autour d'une "simple" extension qui finalement apportera à la région nouveaux habitants et recettes fiscales ?

Parce qu'il ne s'agit pas d'une mince affaire, car les enjeux sont d'une toute autre nature que ceux habituellement connus. Il n'est pas seulement question de la création de 200 emplois supplémentaires dans la région. Il est aussi, et surtout, question des conséquences que cette extension a pour son environnement. C'est un cas économico-ecologico-politique, peut-être le premier pour la Riviera, ce qu'a bien décelé le Régional qui y consacre un dossier. A sa lecture attentive, le commun des mortels de la Riviera se rend bien compte de la complexité du problème.

Et, une fois n'est pas coutume, la demande d'un rapport d'impact est justifiée. Les politiques ne peuvent pas passer sur un dossier comme celui-ci comme chat sur braise, en y laissant planer des doutes ou alors quelques questions en suspens; Merck-Serono non plus. Ce genre de projet fait évidemment peur par les inconnues qu'il contient. Qui dit peur dit bien entendu méfiance. En cela la notice d'impact proposée risque d'être "un peu juste" pour convaincre les opposants.

Ce que doit prouver Merck, c'est qu'elle maîtrise totalement tous les éléments de sa future usine. Essentiellement ceux qui ont trait à l'environnement parce que c'est sur ce sujet précis qu'elle est attendue. Ce que doivent prouver les services cantonaux, c'est qu'ils savent résister aux pressions politiques (ce qui ne va pas de soi avouons-le) quand il le faut. Ce que doivent prouver les opposants c'est qu'il sont capables de faire confiance à une société, si celle-ci leur apporte les réponses demandées et prend des engagements, sans entrer dans l'opposite aiguë, comme une partie d'entre-eux l'a fait dans le cadre du Château de l'Aile. Même si dans le cas de Merck le problème est autrement plus "sensible".

Le dernier mot sera donné à la Municipalité de (David) Corsier qui devra délivrer l'autorisation de construire. Connaissant la taille de (Goliath) Serono, sa puissance financière et son poids d'employeur, on peut imaginer que les nuits des élus corsiérans ne sont pas de tout le repos souhaité.

Quoi qu'il en soit, cette extension est une bonne nouvelle pour la région et une occasion de montrer que l'intérêt général peut très bien être préservé malgré les gros enjeux économiques.

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