Gifle et sagesse
Ce sera donc 280 places, enfouies sous la Place du Marché, auxquelles sont ajoutées 60 places en surface, qui seront proposées par l'exécutif veveysan.
Lors de son dernier conseil, le législatif veveysan a décidé de privilégier la voie de l'achèvement de l'étude en cours plutôt que d'accéder à la proposition faite par Vevey Libre qui, pour l'occasion, s'est pris la première gifle de sa courte vie (57 voix contre 25), alors qu'il semblait que la droite était acquise à son idée. La réalité politique en a décidé autrement. Les petits nouveaux, on leur montre à qui ils ont à faire.
Dans le précédent billet sur le sujet, Pâté froid estimait que leur proposition n'était pourtant pas dénuée de sens. Admettons aussi que les paroles du socialiste Serge Ansermet ne sont pas fausses non plus lorsqu'il dit: "il faut jouer le jeu démocratique et respecter la décision du Conseil communal. Nous ne pouvons pas remettre en cause un crédit d'étude voté. Alors allons jusqu'au bout de ce projet, par respect pour la démocratie, et lorsque nous en connaîtrons tous les tenants et aboutissants, nous pourrons mener un vrai débat" (Le Régional du 8 février). Le soucis avec ces dossiers, c'est que les tenants et aboutissants sont souvent connus tard, parfois très tard (comme pour l'abattoir de Clarens, par exemple), lorsque les coûts ont pris une telle (dé)mesure que le citoyen peut légitimement se poser des questions quant à la capacité des collectivités publiques à conduire un projet de construction sans dépassement de crédit.
Entre parenthèse, pour ce projet précis, il est amusant d'analyser quels sont les montants déjà dépensés sur les Fr. 880'000.00 du crédit d'étude voté en 2001, et leurs destinations. C'est assez révélateur. Un des problèmes majeurs se trouve bel et bien dans la difficulté à estimer les besoins et à les chiffrer de manière correcte. Bon Dieu, mais comment fait-on dans le privé pour construire dans le respect des budgets prévus? Parenthèse fermée.
Pour que le vrai débat ait lieu, il aurait fallu qu'au préalable les études soient suspendues. Pas stoppées, mais suspendues. L'horizon ainsi dégagé, il y avait tout loisir d'élargir le débat à la question de la circulation dans Vevey et d'intégrer des éléments définis dans le plan directeur régional. Une bonne occasion de faire un premier pas en direction d'une agglomération articulée autour du chef-lieu. Le parking trouverait certainement sa place dans cet ensemble.
Là étaient sans doute les intentions de la formation de Jérôme Christen. Elle n'a malheureusement ni su l'expliquer assez clairement, ni convaincre que cette solution est peut-être la plus sage.
Libellés : Vevey