31 mars 2007

Politique et gestion d'entreprise - incompatibilité?

La récente affaire de Compost Riviera, société privée traitant les déchets végétaux et dont le Conseil d'administration est composé de personnalités politiques de la Riviera et du Chablais, pose à nouveau la question fondamentale pour ce genre de structure.

Politique et gestion d'entreprise, est-ce définitivement incompatible?

A froid, sans réflexion aucune, la réponse est positive. Mais ce sujet mérite mieux qu'une simple réponse à l'emporte-pièce car il est au coeur de la problématique privé-public. Les points communs sont nombreux dans toutes ces affaires. Des politiques sont à la tête de ces organismes et autres sociétés, des techniciens en ont la responsabilité opérationnelle et le dialogue entre les uns et les autres paraît souffrir d'un certain décalage qui les empêche de se comprendre. Ajouter à cela une confiance « aveugle » des politiques envers les techniciens et un manque chronique de jalons de contrôle. Tous les ingrédients sont ainsi présents pour aboutir aux belles surprises découvertes.

Avec le cumul des mandats de représentation qu'ont les Municipaux, auquel il faut évidemment ajouter pour la plupart d'entre eux l'exercice de leur profession, il leur est aujourd'hui quasi impossible de consacrer le temps véritablement nécessaire à une bonne exécution de leurs tâches.

Mais c'est aussi, et surtout, leur manque de compétence qui est une des causes de ces désastres (n'ayons pas peur des mots). La majorité d'entre eux n'est pas aguerrie à la gestion d'entreprise, ni aux responsabilités qui en découlent. Le bon sens, pour ceux qui en ont, ne suffit pas non plus à se prémunir contre tout « déficit » de formation à ce genre d'exercice. Pour toute entreprise, privée ou publique, des règles de gestion existent. Elles ne sont pas les mêmes mais la moindre des choses serait que les politiques en connaissent les bases fondamentales.

L'IDHEAP, par exemple, offre un éventail de séminaires destinés justement à des personnes chargées de la gestion publique. Ce pourrait être à ce titre un partenaire privilégié. Certainement qu'il l'est déjà, mais une forme un peu moins académique serait également un atout. Des solutions existent donc, pour autant que l'on ait envie d'en trouver, pour que les politiques gagnent en efficacité.

Car l'aboutissement de toutes ces affaires est la perte de crédibilité des politiques et, corollaire, la perte de confiance des électeurs envers les élus.

Conséquence? Le politique devient frileux à l'extrême et décide ne plus décider sans avoir peser le pour et le contre de manière pointilleuse. Les avocats et les bureaux d'études ont de beaux jours devant eux.

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30 mars 2007

Muni du Château

La saga du printemps veveysan est lancée. Y aura-t-il autant d'épisodes que "Dallas" (pour les anciens) ou que "Desperate houswife" (pour les plus jeunes)?

De toute évidence, la Municipalité nouvelle mouture consensuelle de gauche a pris la décision de faire avancer le dossier du Château de l'Aile au pas de charge, tellement qu'apparemment elle aurait oublié une disposition de la loi sur les communes l'obligeant à consulter le législatif AVANT d'apposer sa signature sur un acte de vente. Espérons qu'elle fera mieux avec les immeubles de l'Avenue Général-Guisan. Et puis pour ceux-là, Pierre et le Loup (Franz) ne s'y opposeront pas ... quoi que.

Bref, revenons à nos moutons. Cette affaire du Château de l'Aile pourrit la vie veveysanne depuis pas mal de temps. Au début des années 2000, elle a été étroitement liée au dossier du parking sous la place du Marché lors du vote du crédit d'étude de celui-ci, puisqu'une des variantes proposait un parking prolongé plus au sud de la Grand Place pour intégrer des places privées, ceci en fonction des contacts que la Municipalité avait à l'époque avec des investisseurs éventuels.

Aujourd'hui, débarrassé du lien avec le parking, ce dossier peut voler de sa propre "Aile". Les enjeux sont multiples:

  • Politiques tout d'abord, car la nouvelle Municipalité ne veut pas échouer là où les précédentes ont tergiversé puis se sont épuisées. Elle s'est donnée le devoir (ou est-ce de guerre lasse?) de tout faire pour mettre à son actif une réhabilitation réussie de ce Château. C'est peut-être ce qui la pousse à avancer vite.

  • Patrimoniaux aussi, cette vieille bâtisse étant reconnue de qualité et ne pouvant pas faire l'objet de n'importe quelles transformations. La Municipalité a vraisemblablement trouvé là un investisseur sérieux et prêt à y mettre du sien et à faire classer cette construction.

  • Economiques ensuite. Il y a bien d'autres bâtisses protégées dans le Canton appartenant à des privés qui s'en occupent très bien. Et puis si un propriétaire de l'un de ces joyaux veut le vendre, pourquoi l'en empêcher? La plus-value rapporte aussi quelques deniers à la commune. Céder ce château pour 1 franc symbolique et vendre la parcelle pour la construction nouvelle était le choix à faire, au vu du préavis présenté au Conseil communal. En faire un lieu public, comme un Musée Jenisch II, coûterait forcément très cher et ne rapporterait pas grand chose. Ce n'est pas une pléthore d'offres culturelles qui attirera de nouveaux habitants à Vevey, donc de nouveaux contribuables.

  • Sociaux finalement. Avec l'aboutissement de ce projet, de nouvelles places d'accueil pour la petite enfance seront disponibles (ce qui explique en partie l'empressement du syndic, comme dans le dossier des « Moulins de la Veveyse ») et un restaurant populaire (pour lequel la notion de « populaire » est encore à définir) sera créé. La salle Del Castillo sera rénovée et Vevey n'aura enfin plus à rougir du piètre état de celle-ci (température intérieure de 5°C lors de l'émission du « Kiosque à musique » de la RSR au mois de janvier dernier).

L'écho donné par le journal « le Régional » à la colère affichée par Pierre et le Loup et la polémique qui s'est installée ensuite devraient encourager la Municipalité à communiquer et à informer la population de manière précise. Là est l'enjeu majeur car, si elle y parvient, elle n'aura rien à craindre d'un référendum.

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27 mars 2007

De quoi trop ?

Il ne reste que quelques misérables petits jours à chacun des vaudois pour libérer les Boélands. C'est ce qui se dit dans les couloirs du conseil communal de la Tour-de-Peilz, paraît-il !

Quoi qu'il en soit, dimanche couronnera certainement l'épilogue de la plus belle opération marketing de l'histoire politique vaudoise. Si Pâté froid a déjà dit ce qu'il en pensait en septembre dernier, il n'a pas réussi à le dire aussi bien.

Depuis le début de la campagne, de la pré-campagne pourrait-on dire, LA candidate radicale au Conseil d'Etat a joué sur sa personnalité, son parcours familial, professionnel, sportif, bref sur sa ségolénalité. Remarquablement briefée par le coprésident de son comité de soutien et par un communicateur connu, elle a marqué la campagne par sa présence (pas d'esprit sa présence ... mais physique), ses réponses rapides à toute question, quitte à dire des ... des ... des ... enfin des bonbons (de Cambrais) et par son manque de présence (d'esprit cette fois!) qui lui aurait permis d'entourer sa candidature de l'étoffe nécessaire à la charge qu'elle convoite. Arrêtez, n'en jetez plus, de toute manière elle sera élue.

Bien-sûr, elle aura tout loisir de penser que ce sont ses compétences et sa culture de la "différence" politique qui l'auront mener à ce poste mais, dans les faits, ce sera plus grâce au rejet que les vaudois exprimeront face aux candidatures de Joseph Zyziadis et de Philippe Leuba qu'elle le devra. Saura-elle ensuite faire oublier les préjugés, pas sûr, comme le fait remarquer "Le Temps" dans son édition du 23 mars.

Elle est peut-être trop. Trop soutenue, trop femme, trop extraordinairement active, trop gourmande de travail, trop de tout quoi.

Au risque d'être ... trop peu!

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