03 juillet 2009

Ce n'EPA un cadeau

Comme nous l'apprend l'édition du 24Heures d'hier (2 juillet 2009), la droite veveysanne ne va pas lancer de référendum contre l'achat par la Ville du bâtiment de l'ancienne EPA. Il faut dire que le temps est compté et que les chances de succès de cette opération étaient véritablement maigres. Mobiliser ses troupes et faire signer un référendum à une population qui a plus la tête en vacances que dans les affaires politiques, ce n'est pas une sinécure.

Pour autant, ce n'est pas un cadeau que la Ville fait à ses citoyens contribuables car, pour financer cet achat, elle va emprunter 80% des 9,5 mios prévus, soit 7,6 mios, qui vont faire passer l'emprunt total au-dessus de la barre des 100 mios. Quand on connaît les effets pervers et tardifs d'une situation économique telle celle d'aujourd'hui, on pourrait prétendre à plus de prudence de la part de l'exécutif. Oui, c'est vrai qu'il s'agit là d'un investissement théoriquement rentable puisqu'en principe un rendement de cinq pourcent est attendu. Sauf que, si l'on prend la peine de lire le préavis voté par l'organne délibérant le 18 juin dernier, on se rend compte qu'en fait la Municipalité achète un bien sans savoir au juste ce qu'elle va en faire ensuite. La seule certitude avancée, c'est que des transformations sont envisagées pour un montant à peine inférieur à celui de l'achat (9,46 mios). La Ville va à nouveau avoir recours à l'emprunt pour financer ces travaux (on peut tabler sur 7 à 8 mios) et réduire ainsi sa marge de manoeuvre en cas de tempête puisqu'elle approchera alors du plafond d'emprunt fixé à 135 mios.

Un argument choc du préavis réside dans le prix d'achat. Celui-ci a été abaissé de 18% pour être fixé au montant voté. Pour quelle raison le vendeur a-t-il baissé autant son prix (qui aurait été alors de 11,7 mios) ? Cela justifie-t-il une dépense globale de près de 19 mios ? Pas sûr, d'autant qu'il s'agirait dans un premier temps de créer de nouveaux bureaux pour les services sociaux dont le loyer serait pris en charge par le RAS, lui-même financé par les communes ... donc par le contribuable.

L'achat par la Ville d'un bâtiment comme celui-ci, situé en plein centre dans un quartier "défavorisé" par le déplacement des zones commerciales vers l'ouest, est en soi une bonne chose et se doit d'être souligné. Ce que fustige Pâté froid, c'est le manque de "visibilité" du projet présenté par la Municipalité ... mais aussi, et surtout, que le Conseil communal accepte ce pilotage à courte vue. A ce train là, on arrivera très vite à ce que disait Pâté froid dans son tout premier billet (De l'usage d'une robe neuve) à propos de la nouvelle équipe Municipale. Demain, on rase gratis!

Qui va sonner le réveil ?

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